Deux ans après, Juliette Binoche n'a rien oublié. Dans les colonnes de Libération, l'actrice est revenue sur le petit différend qui l'a opposée à Jamel Debbouze lors de la cérémonie des Césars 2023. Ce soir-là, l'acteur et maître de cérémonie s'en prend aux films d'auteurs, et les raille à outrance à plusieurs reprises. Après plusieurs tacles, c'en est trop pour Juliette Binoche, qui surprend l'assemblée en se levant d'un coup pour faire savoir à l'humoriste qu'elle n'accepte pas ses critiques.Il faut dire que Jamel Debbouze n'avait pas épargné Vincent Lindon et Juliette Binoche, qu'il avait pris pour exemples face aux insuccès majeurs des films d'auteurs français. "Pas une cascade, pas un effet spécial ! C'est normal ça ? Vous voulez faire des entrées ou pas, franchement ?" avait fustigé le père de Léon. Puis d'enchaîner en prenant l'exemple d'un scénario-type : "Je lis 'Vincent Lindon marche langoureusement vers Juliette Binoche' (...) A 'langoureusement', on a vidé la salle. Si tu remplaces 'langoureusement' par 'des ninjas', sur la vie de ma mère c'est pas le même film".
Juliette Binoche flingue "les conneries" de Jamel Debbouze
Agacée, Juliette Binoche avait surpris tout le monde en se levant d'un coup. Pas disposée à "écouter sagement (les) conneries" de Jamel Debbouze comme elle l'a expliqué à Libération, l'actrice l'avait alors alpagué avec panache : "Je ne suis pas d'accord. Non, Jamel. On fait aussi des entrées".Quelques heures plus tard, sur Instagram, Juliette Binoche s'était expliquée, et avait enfoncé le clou. Toujours aussi amère, celle qui présidera le jury du Festival de Cannes 2025 avait fait savoir à Jamel Debbouze qu'il avait eu de la chance qu'elle ne soit pas "la sœur de Will Smith". Ambiance...
Deux ans après, rien ne semble avoir été pardonné. Comme expliqué par l'actrice à nos confrères de Libé, cet aparté était selon elle "inutile" et desservait le cinéma français alors en difficultés. "On est vraiment un des pays qui font quand même les cinémas les plus récompensés en Europe et dans le monde, et donc je trouve qu’il ne faut pas cracher dans la soupe" déplore toujours l'héroïne des Amants du pont-neuf.
Pour elle, Debbouze a cherché à "se venger"
Persuadée que son intervention était "utile", Juliette Binoche tient à rappeler que les films d'auteurs sont boudés par le public, à l'inverse des comédies qui, elles, bénéficient de plus gros budgets. "Faire des gros chiffres d’entrées dans des films à gros budget et vouloir encore se venger en écrasant de quelques blagues la part la plus risquée et difficile à financer... Mon corps s’est levé tout seul" a-t-elle expliqué.Puis de conclure que les films d'auteurs étaient à défendre et non à dénigrer : "Le cinéma d’auteur, il faut le défendre, il ne découle pas d’une logique de pure rentabilité. Je trouvais que sa blague était trop facile"..