Photographes et journalistes font le pied de grue depuis des heures quand enfin, un énorme van sombre vient s’arrêter devant les portes du Palais de Justice de Paris. Il est un peu moins de 14 heures, ce mardi 13 mai, lorsque Kim Kardashian descend de voiture accompagnée de sa mère, Kris Jenner. En tailleur haute couture et lunettes noires, cheveux relevés, elle époussette nerveusement sa veste tandis que son avocat lui murmure à l’oreille quelques conseils de dernière minute. Entourée d’une impressionnante escorte de bodyguards surentraînés, elle hoche la tête, se retourne, adresse un sourire presque mécanique aux reporters qui n’en perdent pas une miette, avant de monter les marches du tribunal jusqu’à la salle d’audience où se tient le procès du gang des “papys braqueurs”. Près d’une décennie s’est écoulée depuis que ces hommes l’ont prise en otage dans sa chambre d’hôtel du 8e arrondissement, la nuit du 2 au 3 octobre 2016, pour lui voler près de 9 millions d’euros de bijoux. Mais le traumatisme est encore vif.
© Clovis-Liewig/BestimageLe témoignage bouleversant de Kim
Alors, avant d’être entendue par le juge, la star a besoin d’un instant. À la barre, sa voix trahit son émotion. “Bonjour, je m’appelle Kim Kardashian. Je remercie la justice française de m’avoir permis de me présenter devant vous afin de vous faire entendre ma vérité”, déclare-t-elle. Puis, elle entame le récit de cette nuit d’horreur. “Ce soir-là, je me suis demandé s’il s’agissait d’un attentat terroriste. Il y en avait partout dans le monde à cette époque. Je n’ai pas fait le lien immédiatement entre ce qu’il se passait et mes bijoux”, explique-t-elle. Alors qu’elle raconte la brutalité des braqueurs qui la poussent à terre, lui ligotent les mains, pointent une arme sur elle, la somment de leur livrer sa bague de fiançailles en hurlant, la salle ne peut s’empêcher de remarquer ses bijoux.
Une rivière de diamants sublime son cou, ses oreilles scintillent de mille reflets. “Elle porte pour près 3 millions d’euros de joaillerie”, affirme même un expert au Daily Mail. Un message subtil adressé aux accusés pour leur faire comprendre que ce soir-là, ils l’ont peut-être fait craindre pour sa vie, mais ils ne lui ont pas tout pris ? Plus discret, ce petit bracelet de cheville composé des pierres de naissance de ses enfants que sa fille North lui a offert ce dimanche à l’occasion de la fête des Mères, et qu’elle porte fièrement comme une armure. Lui donnet-il le courage de poursuivre quand les larmes montent ? “Je me suis dit que j’allais me faire violer, s’étouffe-t-elle. J’ai prié pour moi, pour ma famille et surtout pour ma sœur. Je savais que Kourtney n’allait pas tarder à rentrer et qu’elle découvrirait la scène. Je pensais qu’elle me verrait morte, mon corps allongé sur le lit après avoir été violée, et qu’elle garderait à jamais cette image dans sa mémoire. (…) J’étais persuadée qu’ils allaient me tirer dessus, que c’était fini. Je n’arrêtais pas de répéter que je voulais rentrer chez moi, que j’avais des bébés.”
“J’ai cru que j’allais mourir”
Kim Kardashian © Bestimage S'abonner au magazineLe choc après le braquage
L’auditoire retient son souffle. Il est si rare de voir la reine de la mise en scène et des photos retouchées laisser transparaître de vraies émotions… À l’issue de ce procès qui a débuté le 28 avril, quelle sera la peine infligée aux auteurs du braquage ? Pour l’heure, nul ne le sait. Toujours est-il que le juge prendra forcément en compte les répercussions psychologiques de leur acte sur leur victime. Car après cette nuit, Kim n’a plus jamais été la même. “J’ai toujours aimé Paris. Je m’y suis toujours sentie en sécurité. Mais ça, c’était avant. Cette semaine là a tout fait basculer. J’ai commencé à développer une phobie, je pensais à mes sorties en me disant que si quelqu’un savait que j’étais dehors, des personnes viendraient cambrioler ma maison…” Encore aujourd’hui, elle ne dort plus sans la présence de gardes du corps et s’oblige, peu importe l’heure à laquelle elle rentre, à déposer ses bijoux en lieu sûr, loin de la villa où dorment ses enfants.“Cela vaut mieux pour ma santé mentale. Sans cela, je deviendrais folle”, admet-elle. Résiliente, combative, elle a tenu à regarder en face ses assaillants. “Je crois à la deuxième chance. Je vous pardonne”, a-t-elle dit à Aomar Aït Khedache qui, quelques heures plus tôt, avait lu une lettre d’excuses devant la cour. “Mais ça ne change rien au trauma”, assure-t-elle. De quoi faire réfléchir les accusés avant d'être fixé sur leur sort…