Léa Salamé n’a pas encore pris ses quartiers dans le fauteuil du 20 heures de France 2 que déjà, elle met les choses au clair. Dans une interview à nos confrères de La Tribune Dimanche, la journaliste annonce sans détour qu’elle se retirera temporairement du JT si son compagnon, l’eurodéputé et figure montante de la gauche, Raphaël Glucksmann, se présente à la présidentielle de 2027. Ses motivations sont claires : éviter tout soupçon de conflit d’intérêts : "Mon couple n’est un secret pour personne, mais on cloisonne énormément nos activités", assure-t-elle. Une déclaration à la fois transparente et ferme, qui rappelle qu’en politique comme dans les médias, la frontière entre vie publique et vie privée est aussi fine qu’un fil de micro.
Léa Salamé : son avenir au JT, intimement lié à celui de Raphaël Glucksmann ?
Déjà, en 2019 puis en 2024, Léa Salamé s’était mise en retrait de France Inter lors des campagnes européennes de son compagnon. Un réflexe qu’elle revendique : "Il est évident que je me mettrai en retrait si Raphaël était candidat", dit-elle avec calme, presque comme si c’était une évidence. Ce geste, salué dans le passé, inscrit aussi la journaliste dans la lignée de ses consœurs ayant dû lever le pied pour les ambitions de leur conjoint, à l’instar d’Audrey Pulvar ou Marie Drucker.
Pourtant, si elle assume son couple, la journaliste refuse catégoriquement de n’être perçue que comme "la femme de" : "Emmanuel Macron, Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon… je n’ai jamais senti dans leurs yeux qu’ils me prenaient pour ça", confie-t-elle. Un brin piquante, elle ajoute même : "Il n’a jamais tenu mon stylo. Ni moi le sien". Voilà qui est dit. Une façon de rappeler que sa légitimité ne se construit pas dans l’ombre d’un homme politique, mais bien à la lumière de ses interviews musclées et de son ton tranchant, que les téléspectateurs connaissent bien et apprécient.
Léa Salamé se mettra « en retrait » du 20 heures de France 2 si son compagnon Raphaël Glucksmann se présente en 2027 https://t.co/pwoCLn1hFq
— Le Parisien | Écrans (@lp_ecrans) June 21, 2025Léa Salamé ou le symbole d’une époque qui change ?
Appelée à remplacer Anne-Sophie Lapix, Léa Salamé a failli prendre une autre direction, tentée un temps par BFMTV. Mais c’est Delphine Ernotte, patronne de France Télévisions, qui l’a convaincue, en invoquant "sa responsabilité dans une période chaotique". Elle relèvera donc ce défi avec l’idée, dit-elle, de "développer l’international, sans tomber dans l’anxiogène". Le tout, sans renier son style. Pas de "show Salamé" prévu, promet-elle, mais elle garde le droit de sourire. En pleine mutation médiatique, cette affaire en dit long sur l’évolution des mœurs. Là où, autrefois, une relation amoureuse avec un politique suffisait à mettre une carrière entre parenthèses, la présentatrice du talk-show "Quelle Époque !"veut croire que les choses ont changé : "Les Français sont beaucoup plus féministes qu’on ne le croit", avance-t-elle. Peut-être.Mais sa décision prouve qu’elle reste lucide : pour incarner un JT aussi emblématique, sans doute vaut-il vaut mieux prévenir que guérir.