Une affaire glaçante secoue les Yvelines. Une assistante maternelle a été condamnée pour avoir administré un sirop interdit aux nourrissons afin de les endormir et de pouvoir s'absenter.Ce stratagème, répété pendant des mois, aurait pu avoir des conséquences dramatiques. Les parents sont sous le choc. Ils se disent trahis.
Une pratique dangereuse et répétée
Isabelle, 49 ans, était une assistante maternelle agréée. Elle devait garantir un environnement sûr et bienveillant aux enfants qu'elle gardait. Mais derrière cette image rassurante, elle administrait du Toplexil, un sirop pour adultes, aux nourrissons qu'elle avait en charge. Le but ? Les plonger dans un sommeil artificiel pour pouvoir vaquer à ses occupations personnelles.Pendant plusieurs mois, elle a donné ce médicament à une dizaine de bébés. Dès qu'ils s'endormaient, elle quittait le domicile. Il lui arrivait de s'absenter plus d'une heure. Elle s’arrangeait pour acheter les flacons dans différentes pharmacies afin de ne pas éveiller les soupçons. Ce n'est qu'après une absence prolongée, remarquée par une voisine, que son stratagème a été découvert.
Des parents sous le choc et en colère
Quand l'affaire a éclaté, les parents ont eu du mal à y croire. Ils faisaient confiance à cette femme et ne pouvaient imaginer un tel comportement. Certains se rappellent avoir trouvé leur enfant inhabituellement calme ou somnolent sans soupçonner la véritable cause.Une mère a confié avoir payé Isabelle près de 900 euros par mois, persuadée que son enfant était entre de bonnes mains. "Elle nous envoyait des photos en journée, elle semblait attentionnée. Jamais je n’aurais pensé qu’elle pouvait faire une chose pareille." Beaucoup expriment un profond sentiment de trahison et de culpabilité de ne pas avoir remarqué les signes plus tôt.
Une condamnation exemplaire
Face à la gravité des faits, la justice a été intransigeante. Isabelle a été condamnée à un an de prison ferme, assorti de deux ans avec sursis. Le tribunal de Versailles lui a également interdit d’exercer toute activité en lien avec des mineurs, une décision qui a soulagé de nombreux parents.Lors de l'audience, l’ancienne nounou a prétendu ne pas avoir mesuré la gravité de ses actes. "Je ne voulais pas faire de mal", a-t-elle balbutié devant les parents effondrés. Mais pour la justice, il ne s’agissait pas d’une simple erreur : elle a consciemment mis en danger la vie de plusieurs enfants pour son propre confort.Cette affaire laisse des familles meurtries. Elle pose une question essentielle : comment mieux surveiller les assistantes maternelles pour éviter que de tels drames ne se reproduisent ?