Cinq ans après, la mort de Diego Maradona reste toujours un mystère pour la famille du défunt. Depuis début mars, un lourd procès tente d'éclaircir les causes exactes du décès du footballeur. Hospitalisé dans une clinique privée, Maradona en était sorti, contre l'avis du personnel médical. Mais pour la justice argentine, les sept personnes mises en cause pourraient être pénalement responsables. Ce mardi, le directeur de la clinique privée où Diego Maradona avait été hospitalisé a livré sa version des faits.Pour le directeur, Diego Maradona avait des "comportements autodestructeurs" et une convalescence à domicile "n'était pas une option valide". L'établissement avait selon lui préconisé "une convalescence au cours de laquelle où s'occuperait à la fois de sa rééducation motrice et de son sevrage de consommations régulières de substances".Sept médecins sont jugés pour "négligences médicales" afin de déterminer si la mort de Maradona aurait pu être évitée. Le 25 novembre 2020, le sportif est mort à son domicile d'une crise cardiaque corrélée à un œdème pulmonaire.
Diego Maradona avait-il un mode de vie dangereux ?
Médecins, psychiatres, psychologues et infirmiers, tour à tour à la barre, dépeignent un patient indélicat, et "difficilement gérable". Pour tous, Diego Maradona devait être "désintoxiqué" en urgence, et sa convalescence à domicile n'était pas adaptée à son état de santé. Les jours précédant son opération, l'état psychiatrique du footballeur était alarmant, et l'homme avait été victime "d'un épisode d'agitation psychomotrice, et des symptômes de sevrage".
Le directeur de la clinique a également pointé du doigt les comportements inadéquats de Diego Maradona pendant son hospitalisation, qui amenuisaient ses chances de guérison. Selon lui, le défunt "ne mangeait pas comme il fallait, prenait des médicaments qui ne lui faisaient pas du bien, ne quittait pas le lit, restait éveillé la nuit et dormait le jour". Des attitudes qu'il juge "autodestructrices" et qui seraient, pour tous les accusés, la cause première de sa crise cardiaque.
Nouvelle perquisition à la clinique
Ce procès est d'autant plus médiatique que les sept accusés risquent entre 8 et 25 ans de prison. Le procès va encore durer plusieurs semaines, avec un dénouement prévu en juillet au moins. Une perquisition vient d'être par ailleurs ordonnée par le tribunal de Buenos Aires. Les autorités espèrent retrouver tous les documents d'hospitalisation de Maradona, et plus précisément les examens pré-opératoires. Ces derniers, ne figurant pas au dossier, pourraient permettre de mettre en évidence des défaillances sciemment écartées.