Révélée dans la dernière saison de Top Chef, Margaux Elie s’était imposée comme une cheffe talentueuse, intuitive et sincère.Éliminée aux portes de la finale, elle revient aujourd’hui sur son expérience dans l’émission et dénonce, avec une rare franchise, les dérives encore présentes dans le monde de la gastronomie.Des violences psychologiques, des comportements sexistes et une culture du silence qu’elle refuse désormais de cautionner.
Une élimination amère : "Ils veulent rester entre mecs"
Il y a quelques jours, Margaux Élie, 34 ans, a été éliminée de la saison 16 de l'émission "Top Chef", diffusée sur M6. Malgré un parcours remarquable et des plats qui ont beaucoup plu, la cheffe qui a ouvert il y a deux ans et demi l’Auberge du Boisné, à Villebois-Lavalette (Charente), a échoué en quart de finale. Dans les colonnes du média belge CinéTéléRevue, elle revient aujourd'hui sur son parcours et commence par remercier Stéphanie Le Quellec : "Elle a été une super cheffe de brigade. Elle a été le mentor que j’ai recherché toute ma vie, elle m’a poussée dans mes retranchements. Tous ses conseils étaient justes". Quand on lui demande s'il y a "trop de testostérones dans le programme", elle répond : "Non, mais en revanche, il y a trop d’ego entre les candidats. Ce sont des petits mecs et ils ont envie d’en découdre. Je crois que mon départ les a soulagés. Ils veulent rester entre mecs. Sur le canapé, Charlie, que j’adore, le dit complètement".
Un témoignage fort… et déformé
Après son élimination, Margaux avait évoqué une agression physique subie il y a vingt ans, lors d’un stage en cuisine. Ses propos avaient fait la une de plusieurs médias, mais pour elle, l’essentiel a été noyé dans le sensationnalisme.
"Ça a fait les gros titres, mais cela décrédibilise totalement mon propos. Il faut chercher plus en profondeur."
Car ce n’est pas uniquement de son cas personnel qu’elle veut parler, mais d’un système qui reste, selon elle, profondément toxique pour les jeunes cuisiniers.
"Le harcèlement sexuel existe"
Margaux Elie alerte aujourd’hui sur les réalités cachées du milieu de la restauration. Elle évoque un environnement parfois violent, où les abus ne sont pas rares, mais où l'omerta prévaut :
"En cuisine, j’ai vu des choses horribles arriver à de jeunes apprentis, hommes et femmes. Le harcèlement sexuel existe. Ce milieu est plein de drogue et d’alcool, mais on n’en parle pas .Ce milieu est plein de drogue et d’alcool, mais on n’en parle pas. C’est complètement une omerta, il y a un vrai problème dans la restauration aujourd’hui. Les jeunes doivent en être protégés."
Des déclarations qui rejoignent celles, encore rares, d'autres professionnels qui dénoncent un système où la souffrance au travail est banalisée, voire considérée comme un rite de passage.