Ce jeudi, Amélie Oudéa-Castéra sera élue sans opposition à la tête du Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF), succédant à David Lappartient.Unique candidate en lice après le retrait de Didier Séminet, elle s’apprête à prendre les rênes d’une institution centrale du sport français à un moment charnière, à quelques semaines de l’ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024.
Mais à la veille de son élection, une polémique sur sa rémunération est venue ternir les prémices de son mandat. L’origine : un article du Canard Enchaîné publié mercredi, révélant que la future présidente percevra un salaire mensuel de 9 000 euros brut, soit le même montant que son ancienne prédécesseure, Brigitte Henriques.
Une rémunération assumée et revendiquée
Depuis l’annonce de sa candidature en avril, Amélie Oudéa-Castéra n’a jamais caché son souhait d’être rémunérée pour ses futures fonctions à la tête du CNOSF. Contrairement à Didier Séminet, qui avait affirmé vouloir exercer cette fonction à titre bénévole, l’ancienne ministre des Sports et des Jeux Olympiques estime que cette présidence nécessite un engagement total et justifie une rémunération.
Son argument principal repose sur un précédent clair : le cas de Brigitte Henriques, première femme présidente du CNOSF de 2021 à 2023. En septembre 2021, lors d’une Assemblée générale, les membres de l’instance avaient validé à 80 % des voix l’instauration d’un salaire de 9 000 euros brut pour la présidente. Il s’agissait d’une grande première dans l’histoire du comité, jusqu’alors habitué à des présidences exercées de manière bénévole.
Une rémunération déjà encadrée depuis 2022
Le débat de 2021 ne s’était pas limité à la seule fonction présidentielle. À l’époque, la question de la rémunération des cadres dirigeants du CNOSF avait également animé de vifs échanges. En mars 2022, un second vote avait permis d'établir des montants précis :
- 5 000 euros pour Didier Séminet, alors secrétaire général
- 4 500 euros pour Astrid Guyart, secrétaire générale adjointe
Cette institutionnalisation des rémunérations avait marqué un virage vers une professionnalisation des instances dirigeantes du sport français, tout en provoquant de premières dissensions internes.
Une réaction virulente de Giovanni Castaldi
Cette controverse n’a pas tardé à provoquer des réactions dans les médias et sur les réseaux sociaux. Parmi les voix les plus critiques, celle du journaliste sportif Giovanni Castaldi s’est démarquée par sa virulence. Sur X (anciennement Twitter), il a posté un message très direct à l’encontre de la future présidente :
"Rarement vu une personne aussi insupportable. L’incompétence paie et bien visiblement."
Un propos lapidaire, qui en dit long sur l’impopularité que suscite Amélie Oudéa-Castéra dans certains cercles sportifs. L’ancienne directrice générale de la Fédération française de tennis, passée ensuite par le ministère des Sports, traîne derrière elle une image clivante, parfois jugée autoritaire, voire technocratique.
Rarement vu une personne aussi insupportable. L’incompétence paie et bien visiblement. https://t.co/iC1ssMIrcf
— Giovanni Castaldi (@Gio_Castaldi) June 18, 2025