L'animateur se voyait déjà sous la coupole, dans le siège laissé vacant après le décès de Hugues Gall. Il y croyait dur comme fer. Lui, l’homme du patrimoine, celui qui sillonne l’Hexagone avec ferveur sur France 3, auréolé d’audiences fidèles et d’un capital sympathie quasi monarchique, se voyait déjà rejoindre les rangs feutrés de l’Académie des beaux-arts. Après avoir été fait officier de l’Ordre des Arts et des Lettres en 2010, puis chevalier de l’Ordre des Palmes académiques en 2015, et enfin chevalier de la Légion d’honneur en 2019, il ne manquait plus que le célèbre habit vert d’académicien pour couronner les années d’engagement au service du patrimoine français de Stéphane Bern.
“Qu’on lui donne du Maître serait à l’évidence une vraie consécration pour lui”, nous confie une source proche. Alors, à l’annonce de la vacance du fauteuil du regretté Hugues Gall le 30 avril, l’animateur de Secrets d’histoire s’est très vite porté candidat pour lui succéder.
Un rêve en Bern(e)
Et on peut dire qu’il a mis le paquet pour y parvenir. Lettres manuscrites personnalisées à chacun des académiciens ; déjeuner stratégique avec le secrétaire perpétuel, Laurent Petitgirard ; coups de fil inspirés : l’opération séduction, discrète, certes, mais déterminée, était lancée. “Il aurait aussi essayé en coulisses de mieux identifier ses rivaux et leurs atouts”, nous indique-t-on. On murmure certains noms : le président des manufactures de France, Hervé Lemoine ; l’ancien conseiller culture d’Emmanuel Macron, Philippe Bélaval ; l’ex-président d’Arte, Jérôme Clément ; l’architecte et historien Bertrand Lemoine ; sans oublier plusieurs femmes qui auraient aussi été sur les rangs.
“Mais Stéphane partait favori”, nous jure t-on. Le fringant sexagénaire misait sur les vertus de sa popularité et la noblesse d’une mission de service public au long cours. Ben oui, être à la tête d'une fondation qui octroie depuis neuf ans des prix pour l’histoire et le patrimoine, remis dans la grande salle des séances de l’Institut de France devant le gratin de la culture, ce n'est pas rien ! Alors, ce 11 juin, la douche n’en a été que plus glacée… “L’Académie n’a pas voulu de lui, nous livre notre source. Ce n’est même pas un refus net, mais une élection blanche. Ni oui ni non : personne. Le désaveu est cruel.” On nous souffle toutefois que l’ami de Brigitte Macron n’avait pas réservé de restaurant pour officialiser. Bien lui en a pris. Il lui reste ses émissions et le reste pour se consoler. Sans compter que, puisqu'il a fallu sept tentatives au grand Eugène Delacroix pour y être élu, tout espoir n’est pas perdu ! Temps de voir le vert à moitié plein…