C'est un sujet tabou, sur lequel peu de footballeurs n'osent parler. Ce samedi 17 mai 2025, à l'occasion de la journée internationale contre l'homophobie, les joueurs de Ligue 1 vont être priés de porter un badge distinctif sur lequel figurera la mention Homophobie Football, avec le terme Homophobie barré. Mais si tous les joueurs semblent partants, le Nantais Mostafa Mohamed a fait des siennes, en annonçant qu'il ne jouerait pas ce match, sur seul motif de ne pas vouloir porter ce badge.Ce n'est pas la première fois que Mostafa Mohamed se fait remarquer. Il s'agit-là de sa troisième sortie homophobe, puisque l'attaquant égyptien avait déjà refusé de jouer les deux matches en 2023 et 2024 qui étaient dédiés aux personnes victimes d'homophobie dans le sport et partout ailleurs. Le FC Nantes a indiqué réagir à ce troisième refus en le sanctionnant financièrement.Dans les colonnes de L'Équipe, Jonathan Clauss, lui, a tenu à apporter son soutien à la communauté LGBT. Mieux encore, celui qui évolue depuis un an à Nice en tant qu'arrière-droit a fait savoir qu'il espérait pouvoir un jouer librement avec un footballeur homosexuel assumé... Mais à l'heure actuelle, Jonathan Clauss en est conscient : le monde du football est encore trop homophobe.
Sensibiliser les plus jeunes contre l'homophobie
"C'est mal vu, certains joueurs ne veulent pas entendre parler d'homosexualité. Ils se disent : Si j'accepte, on va penser que. Mais moi, je m'en fiche complètement" regrette le trentenaire. Jonathan Clauss assure n'avoir jamais été témoin d'aucun commentaire et comportement homophobe en vestiaires : "Je pense que cela m'aurait marqué ou interpellé. Après, je ne sais pas si j'ai côtoyé des joueurs gays dans mes équipes, parce que personne ne l'a dit".Aujourd'hui, Jonathan Clauss aimerait que les clubs sportifs aillent plus loin. Pour lui, la sensibilisation des jeunes, dans les écoles et dans les clubs sportifs, doit commencer dès le plus jeune âge. "Il faut sensibiliser les jeunes, dès l'école. Aujourd'hui, si tu as 10 ou 12 ans, tu dis que tu t'en fiches d'avoir un ami gay, dix autres personnes ne seront pas d'accord" condamne l'ancien joueur de Lens, qui, par ailleurs, aimerait pouvoir un jour jouer avec un collègue homosexuel."J'aimerais que l'annonce du coming out d'un joueur n'ait aucun impact, que ce soit positif ou négatif, sur son vestiaire" explique-t-il. Et de conclure, amer : "Mais je pense que je ne serai plus là pour le voir", conclut le footballeur.