Un nouveau seuil de la TVA annoncé par François Bayrou : Un coup dur pour les indépendants en 2025

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Depuis le 1ᵉʳ janvier 2025, les auto-entrepreneurs sont confrontés à un changement de taille. Le seuil d'exonération de TVA est passé de 37 500 à 25 000 euros de chiffre d'affaires annuel. Cela signifie que dès qu'ils dépassent cette limite, ils doivent appliquer et reverser la TVA à l'État.Il faut savoir que cette mesure touche directement plus de 250 000 micro-entrepreneurs, fragilisant un équilibre déjà précaire. Le gouvernement justifie cette décision par la nécessité de réduire le déficit public, avec un objectif de le ramener de 6,1 % à 5,4 % du PIB en 2025.Officiellement, cette mesure vise à rétablir l’équité entre auto-entrepreneurs et entreprises classiques soumises à la TVA… Cependant, sur le terrain, la réalité est bien plus complexe. Entre l'augmentation forcée des tarifs, la perte de compétitivité et le casse-tête administratif, nombreux sont ceux qui s’interrogent sur l’avenir de leur activité.

Des tarifs en hausse, une clientèle en baisse ?

Avec cette nouvelle réglementation, les auto-entrepreneurs doivent intégrer la TVA à leurs prix. Pour conserver leur marge, ils sont contraints d'augmenter leurs tarifs de 20 %. Un consultant facturant habituellement 2 000 euros par mois devra passer à 2 400 euros TTC… Ce qui peut dissuader certains clients.Pour certains indépendants, la situation devient intenable. Soit, ils répercutent la hausse et prennent le risque de perdre des clients… Soit, ils absorbent la TVA et voient leur marge fondre. Les secteurs du conseil, de la formation et du BTP sont particulièrement exposés. Sans solution, beaucoup pourraient être contraints d’arrêter leur activité.

Abacapress @PA Photos/ABACA

Une complexité administrative qui augmente en flèche

Jusqu'à présent, le régime de la micro-entreprise était apprécié pour sa simplicité. Déclaration rapide du chiffre d'affaires, pas de comptabilité complexe, et exonération de TVA. Désormais, les auto-entrepreneurs doivent déclarer et reverser la TVA tous les six mois, ce qui complique leur gestion financière.Beaucoup devront faire appel à un expert-comptable, un coût supplémentaire qu'ils ne peuvent pas toujours se permettre. De plus, ils doivent réviser tous leurs devis et factures, expliquer la hausse à leurs clients et gérer le décalage entre la perception et le reversement de la TVA, ce qui peut créer des tensions de trésorerie.

Pexels @George Milton

Cette réforme risque d’entraîner des conséquences inattendues. Certains pourraient être tentés de sous-déclarer leur chiffre d'affaires pour ne pas atteindre le seuil. D’autres envisagent d'arrêter leur activité ou de passer à un statut plus lourd administrativement. Ils se tournent alors vers l'EURL ou la SASU.Si l'objectif du gouvernement était d'augmenter les recettes fiscales, il pourrait en réalité obtenir l'effet inverse. Une baisse des activités déclarées et une augmentation du travail non déclaré pourraient entraîner une diminution des rentrées fiscales escomptées.Cette mesure, présentée comme une évolution nécessaire, pourrait bien se transformer en un frein à l’entrepreneuriat en France.

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