Ce mercredi matin, le siège du Rassemblement national (RN) à Nanterre a été le théâtre d’une vaste perquisition menée par la Brigade financière et anticorruption. L’opération, qui aurait débuté à 8h50, mobilisait selon les déclarations de Jordan Bardella, président du parti, "une vingtaine de policiers armés, en gilets pare-balles, accompagnés de deux juges d’instruction".L’intervention, confirmée dans la matinée par le parquet de Paris, s’inscrit dans le cadre d’une enquête judiciaire ouverte en juillet 2024, portant sur le financement du parti et de plusieurs campagnes électorales.
Une enquête judiciaire sur des financements opaques
Selon le parquet de Paris, cette perquisition s’inscrit dans le cadre d’une information judiciaire en cours, ouverte à l’été 2024. L’affaire concerne des prêts accordés au Rassemblement national et à ses candidats par des particuliers, notamment des militants fortunés. La justice cherche à déterminer si ces mécanismes de financement, en marge des canaux bancaires traditionnels, pourraient constituer des délits, notamment d’escroquerie.
"La justice s’intéresse notamment aux prêts accordés par des militants fortunés au RN et à ses candidats", indique une source proche du dossier, qui précise que plusieurs signalements avaient été adressés à la justice ces derniers mois. Ces alertes concernent principalement le financement de trois campagnes clés : la présidentielle de 2022, les législatives de la même année, et la campagne européenne de 2024.
Les enquêteurs cherchent notamment à savoir si certains prêts ont pu masquer des dons déguisés, ou s’ils ont été accordés sans respecter les obligations de transparence prévues par le Code électoral. Une attention particulière est portée aux conditions de remboursement, aux éventuels taux d’intérêt hors norme, ou à l'absence de garanties réelles.
Bardella contre-attaque et dénonce un "harcèlement judiciaire"
Très actif sur les réseaux sociaux depuis l’annonce de la perquisition, Jordan Bardella a réagi avec virulence. Dans une série de publications, le président du RN dénonce un "harcèlement judiciaire" ciblant son parti à un moment politiquement sensible.
"Ce matin à 8h50, le siège du Rassemblement national est perquisitionné par une vingtaine de policiers armés, en gilets pare-balles, accompagnés de deux juges d'instruction. Un acharnement sans précédent dans l'histoire de la Ve République", écrit-il.
Il poursuit en affirmant que cette opération s’inscrit dans un climat de "persécution politique" visant à "salir" l’image du RN alors que celui-ci est « en passe d’exercer des responsabilités nationales ». Bardella n’a pas manqué de souligner le caractère symbolique de la date, alors que des tractations politiques sont toujours en cours pour la formation d’un gouvernement, après les résultats contrastés des élections législatives.
Depuis 8h50 ce matin, le siège du Rassemblement National - y compris les bureaux de ses dirigeants - font l’objet d’une perquisition menée par une vingtaine de policiers de la Brigade financière, armés et en gilets pare-balles, accompagnés de deux juges d’instruction.Tous les…
— Jordan Bardella (@J_Bardella) July 9, 2025