Affaire Gérard Miller : les confidences choc de Maureen Dor

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L’affaire Gérard Miller, révélée au grand public début 2024, a provoqué une onde de choc dans le monde médiatique et intellectuel français. Psychanalyste reconnu, essayiste et habitué des plateaux télévisés, Miller est aujourd’hui accusé par plusieurs femmes de viols et d’agressions sexuelles, sur une période s’étalant sur près de trois décennies.Ce scandale met en lumière non seulement les comportements reprochés à l’homme, mais aussi le climat de silence et de tolérance qui a longtemps régné autour de lui.

Une figure médiatique au cœur des accusations

Gérard Miller n’était pas seulement un psychanalyste. Il incarnait une certaine gauche intellectuelle, s’exprimant régulièrement dans les médias sur des sujets de société. Son statut lui conférait une influence considérable, notamment dans les cercles artistiques et journalistiques.C’est dans ce contexte de pouvoir et de visibilité que se sont multipliées, au fil des années, les rencontres avec de jeunes femmes, souvent admiratives, parfois vulnérables, et pour certaines, très jeunes voire mineures à l’époque des faits.

Plusieurs témoignages concordants évoquent des comportements inappropriés lors de séances privées, parfois sous couvert de pratiques thérapeutiques telles que l’hypnose ou des moments de "relaxation profonde". Certaines plaignantes dénoncent des rapports imposés, d’autres des situations ambiguës où leur consentement n’était pas éclairé ou ignoré.

Gérard Miller reconnaît des abus de pouvoir

Face à la gravité et à la multiplicité des témoignages, Gérard Miller a réagi publiquement. S’il conteste les accusations de viol au sens strict du terme, il a néanmoins reconnu avoir "profité de son statut d’homme de pouvoir". Il admet aujourd’hui, rétrospectivement, que certaines de ses relations étaient marquées par une forte inégalité et que son influence médiatique a pu troubler le libre arbitre de certaines jeunes femmes.

Cette reconnaissance partielle ne suffit cependant pas à calmer la colère des victimes présumées ni des observateurs, qui soulignent l’importance du consentement libre et éclairé, quelle que soit la notoriété ou l’aura de l’auteur présumé des faits.

Maureen Dor : le poids du silence

Aujourd'hui, le témoignage de Maureen Dor, ancienne animatrice et collaboratrice de Miller durant plusieurs années, vient s'ajouter à l'affaire. Interrogée sur son rôle indirect, cette dernière vient de déclarer, sur le plateau de l'émission "C Médiatique", avoir "fermé les yeux", malgré des comportements qu’elle qualifie aujourd’hui de douteux. "Même si je l'avais vu s'approcher de jeunes filles, je ne sais pas si je serais venue en disant : ‘Dis donc Gérard, qu'est-ce que tu fais là ?’", a-t-elle déclaré avec une franchise déconcertante.

Plus grave encore, elle ajoute : "Ce n'était pas mon problème. Si elles étaient là, c'est qu'elles avaient envie d'être dans l'émission." Ces propos traduisent un mécanisme de banalisation des rapports de domination, très présent dans le milieu télévisuel et artistique, où la quête de reconnaissance et d’exposition publique peut masquer ou minimiser les signaux d’alerte.

"Il y avait un côté 'viens me rejoindre si tu veux dans l'émission', si tu penses que tu dois coucher pour ça, c'est dommage pour toi mais je ne viendrai pas te sauver", a-t-elle continué. Et de conclure : "Je m'en rends compte depuis quelque temps que les mots posent un cadre et une limite : le terme 'sororité' donne le cadre. Ce n'est pas l'amitié ou la complicité, mais en revanche, si on maltraite une femme parce que c'est une femme, là je vais m'élever". 

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