En 2020, le monde entier retenait son souffle face à l'accident spectaculaire de Romain Grosjean. Quelques secondes après le départ du Grand Prix de Bahreïn, sa voiture heurtait les barrières à plus de 200 km/h, se brisait en deux et s'embrasait instantanément. Coincé dans les flammes pendant 28 longues secondes, le pilote français a frôlé la mort dans ce que beaucoup ont décrit comme "le plus gros crash jamais vu".
L'accident de Romain Grosjean : un "miracle" pour Alain Prost
Invité de Mouloud Achour dans le dernier numéro de Clique, le quadruple champion du monde des pilotes de Formule 1 Alain Prost est revenu sur ce malheureux évènement.
"C'est incroyable, c'est un miracle l'accident de Romain", s'est-il souvenu. "Je l'ai vu en direct et c'était effrayant".
Par le passé, le septuagénaire a pourtant assisté à d'autres "accidents incroyables". "Des gens qui sont morts devant moi", a-t-il avoué avant de revenir sur le décès d'Elio De Angelis : "Ça a été un des pires parce que la voiture était retournée, on était seul sur la piste, il n'y avait pas la sécurité à l'époque. Il ne pouvait pas sortir de la voiture, j'ai essayé d'enlever les ceintures et la voiture commençait à se consumer. C'était horrible de ne rien pouvoir faire."
Et de poursuivre ainsi : "Quand vous le vivez en direct, c'est différent de quand vous ne l'avez jamais vécu".
Un sport particulièrement dangereux
Grâce aux avancées technologiques et aux améliorations en matière de sécurité, les risques ont considérablement diminué ces dernières années. "Aujourd'hui, la nouvelle génération, vous leur parlez d'accident, de risque, ce n'est pas pareil. À part Julien Bianchi et Anthoine Hubert, il n'y a pas eu énormément d'accidents. Il n'y a pas la même notion du risque", a confié Alain Prost qui, de son côté, a été confronté au pire.
"Moi, je partais le matin de ma chambre d'hôtel, je rangeais un minimum mes affaires en me disant : 'Je ne sais pas qui viendra les récupérer'", a-t-il alors expliqué. Face aux risques, Alain Prost a toujours su garder son sang-froid : "J'ai toujours gardé la tête froide parce que je pense que la maladie de mon frère m'a fait penser aux risques inhérents de la course d'une manière encore plus importante. Ma mère me disait très souvent : 'J'ai deux fils, j'en ai un qui est très malade, et j'en ai un qui prend des risques tous les dimanches dans un sport très dangereux'". De touchantes révélations.