Il avait 17 ans lors du génocide des Tutsis, au Rwanda, qui a vu la mort d'au moins 800 000 personnes. Parmi elles, toute sa famille, entièrement décimée. Un groupe armé entre dans la maison familiale, et assassine tour à tour son père, sa mère, ses deux frères et sa petite sœur. Corneille est le seul survivant... Une coupure de courant sauve miraculeusement l'adolescent, qui parvient à se cacher derrière un canapé. Il échappe à la vigilance des assassins, et parvient à survivre.Trente ans plus tard, comment oublier ? Dans une nouvelle interview qu'il a accordée à Guillaume Pley sur Legend, le chanteur de Parce qu'on vient au loin revient sur cette terrible tragédie. Mais les mots qu'il met sur ses maux ont de quoi surprendre... Aujourd'hui, Corneille assure avoir pardonné à ceux qui ont décimé sa famille, mais ne se pardonnera jamais d'avoir assisté à l'assassinat de sa petite sœur sans parvenir à la sauver."C'était la plus jeune de la famille et la dernière que j'ai entendue respirer. Pendant très longtemps, je me suis dit : Est-ce que j'aurais pu la sauver ?" s'interroge ainsi Corneille.
Corneille ou le syndrome du survivant
Le chanteur, qui a écrit en 2016 Là où le soleil disparaît en hommage à sa famille, ne se remettra jamais de la mort de Delphine, sa petite sœur âgée de seulement 3 ans. "J'ai longtemps vécu avec cette culpabilité de ne pas l'avoir sauvée. Parce que j'étais resté, et la respiration, c'est évidemment la preuve ultime de vie, donc c'est pas du tout rationnel évidemment, mais il y a une partie de moi qui, pendant très longtemps, je me suis dit : Est-ce que j'aurais pu avoir une petite sœur encore aujourd'hui ?" explique ainsi l'ex-candidat de DALS sur TF1.Aujourd'hui encore, Corneille pense toujours pâtir du syndrome du survivant. Le chanteur continue de culpabiliser d'avoir réussi à se sauver, là où ses parents, ses frères et sa petite sœur n'y sont pas parvenus... "Pourquoi moi ?" se demande toujours celui qui continue encore aujourd'hui d'enchaîner les séances de thérapies et d'EMDR. Mais dans ces thérapies, si toutes les images de ce drame lui reviennent, une seule reste en suspension : le visage de sa petite sœur, et sa respiration...