La fille de François Bayrou brise le silence. En effet, depuis janvier 2024, le collège Bétharram se retrouve au cœur de l’actualité pour de sombres raisons. Le parquet de Pau a notamment ouvert une enquête préliminaire à la suite de vingt plaintes d'anciens élèves pour des faits de violences physiques, morales, de viols et d'agressions sexuelles sur mineurs au sein de l'établissement dans les années 1980.Plus de 200 victimes, principalement des élèves internes, ont dénoncé des abus, impliquant des religieux de la congrégation des Pères du Sacré-Cœur de Jésus de Bétharram, des membres du personnel laïc et des élèves de l'établissement. Les victimes ont décrit un "régime de terreur" marqué par des humiliations, des sévices corporels et des agressions sexuelles, notamment dans les années 1970 à 1990. En février 2025, trois hommes, dont deux laïcs et un prêtre, ont été placés en garde à vue, soupçonnés de viols et d'agressions sexuelles sur des élèves dans les années 1980 et 1990. Néanmoins, l’enquête se poursuit comme le procureur de la République de Pau l’a indiqué.
Le nom de François Bayrou ressort dans l'affaire Bétharram
Mais ce scandale a pris une autre dimension lorsque nos confrères de Mediapart ont fait ressortir le nom de François Bayrou dans cette affaire. En effet, d’après nos confrères, l’actuel Premier ministre, ministre de l’Education nationale à l’époque, n’aurait pas signalé la situation alors que plusieurs de ses enfants y ont été scolarisés, et son épouse y a enseigné le catéchisme.Ce mardi 22 avril 2025, deux jours avant la sortie du livre dans lequel elle témoigne, "Le silence de Bétharram : La plus grande affaire de pédophilie jamais révélée en France", aux éditions Michel Lafon, la fille de François Bayrou a donc décidé de briser le silence.Dans les colonnes de Paris Match, Hélène Perlant a témoigné des violences qu’elle a subies dans un camp d’été de Betharram. Alors âgée de 14 ans, elle dit avoir été rouée de coups par l’abbé Lartiguet.
Les glaçantes révélations de la fille du Premier ministre
"‘Toi, la fille Bayrou, insolente comme ton père !’ Dans cette colo, on était une quarantaine, moniteurs inclus. Un soir, alors qu’on déballe nos sacs de couchage, Lartiguet me saisit tout d’un coup par les cheveux, il me traîne au sol sur plusieurs mètres et me roue de coups de poing, de coups de pied sur tout le corps, surtout dans le ventre. Il pesait environ 120 kg", se souvient-elle en effet dans le livre en relayant lesdits propos de l’abbé. Auprès de Paris Match, elle assure que son père n’était au courant de rien. "Je suis restée trente ans dans le silence. En dehors de ça, pas une allusion, à personne. Mon père, j’ai peut-être voulu le protéger, inconsciemment, je pense, des coups politiques qu’il se prenait localement. Et il en prenait ! La violence a toujours été là, même lors de ses premiers mandats", indique-t-elle dans un premier temps.Avant de poursuivre : "Le Canard Enchaîné l’a contacté il y a un mois pour réagir, j’imagine, à la sortie du Silence de Bétharram dans lequel ils lui ont appris que j’intervenais. Il m’a téléphoné : ‘C’est vrai ?’ me demande-t-il. On en rigole et il reprend : ‘Tu dis quoi ? Tu penses quoi ? J’ai un peu la trouille ! Tu me dénonces ?’ ‘Je ne te réponds pas ! Tu verras !’ Il ne sait pas que je suis victime et il ne sait pas que je vais témoigner comme victime".