Laly Vallade : "je suis devenue thérapeute pour aider les autres"

il y a 1 semaine 7

Ancienne candidate de téléréalité passée par la case X et le strip-tease, la brunette de 44 ans, expatriée à Las Vegas, est aujourd'hui écrivaine et thérapeute. Elle se livre à coeur ouvert sur son parcours atypique…

Public : Vous venez de publier Une Française à Vegas. Qu’est-ce qui vous a donné envie d’écrire ce livre ?

Laly Vallade. Au début, je l’ai fait pour moi, sans véritable désir de publication. C’était une manière de clore un chapitre de ma vie, celui de l’époque où je parlais avec mon corps. Je voulais faire le point sur cette période et voir ce que j’en tirerais. L’écriture m’a permis de prendre du recul sur tout ce que j’ai vécu. Je suis une grande lectrice, je passe ma vie à la bibliothèque, j’adore lire, mais je n’avais jamais écrit. J’ai été surprise de voir que ça me venait assez naturellement.

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Vous avez eu plusieurs vies depuis que la France vous a découverte dans Secret Story 1. Quels souvenirs gardez-vous de votre passage dans le milieu de la téléréalité ?

Dix-huit ans après l’émission, on continue de m’appeler “Laly de Secret Story. C’est amusant, d’autant que je ne suis restée dans le programme qu’un mois. À ma sortie, j’ai découvert la notoriété, les gens faisaient la queue en boîte de nuit pour nous voir, c’était impressionnant. J’ai perdu en liberté, ça n’a pas été un moment facile à vivre. Et puis, j’ai vite été catégorisée. Pour le public français, quand on fait de la téléréalité, on n’est pas capable d’écrire ou d’être complexe. C’est en partie ce qui m’a décidée à m’installer aux États-Unis. Je voulais retrouver ma liberté.

Et vivre l’American dream à Las Vegas ?

J’ai toujours été attirée par l’univers glamour des pin-up des années 60 aux États-Unis. Ça me fascinait. À 18 ans, avant d’entrer dans la police, j’ai passé un mois en Grèce dans un club de strip-tease, mais ça ne m’a pas du tout plu. À l’époque, je ne parlais pas anglais, je me sentais larguée. Quand je me suis installée à Las Vegas, j’ai travaillé dans l’industrie du X. Le côté star de téléréalité française séduisait. J’ai été élue Penthouse Pet, l’équivalent de Playmate. C’est là que j’ai commencé à faire la tournée des strip clubs américains en tant que star du X. Seulement, le rythme est rapidement devenu épuisant. J’avais envie de me poser. J’ai donc postulé dans le plus grand club de strip-tease de Las Vegas et j’ai immédiatement été prise.

Dans votre livre, vous décrivez le charme de Sin City, mais aussi sa face cachée, les patrons douteux, les clients parfois dangereux. Ça ne fait pas franchement rêver...

C’est un milieu très complexe, géré par des hommes souvent véreux, avec beaucoup de racket. Pour les femmes, les places sont très chères parce qu’elles peuvent y gagner beaucoup d’argent, ce qui explique qu’il n’y a pas vraiment d’espace pour la sororité. On est en compétition permanente, susceptibles d’être virées à n’importe quel moment. Et c’est aussi ce qui fait que l’on veut rester. C’est un challenge, et ça booste l’ego. J’ai côtoyé énormément de filles qui, face à la pression, sont tombées dans l’alcool et la drogue

On continue de m’appeler "Laly de Secret Story"

Laly Vallade

Vous n’avez jamais été tentée d’en consommer ?

Non ! Mon corps est un temple, j’en prends soin. Je ne bois pas, je ne me drogue pas, je fais énormément de sport. C’est en maintenant une hygiène de vie irréprochable doublée d’une discipline de fer que j’ai pu m’en sortir. Je n’étais pas non plus prête à tout pour de l’argent, je connaissais mes limites.

Vous ne vous êtes jamais sentie en danger ?

Bien moins qu’en travaillant dans la police. Quand on s’isole avec un client, il y a des caméras de sécurité partout, des bodyguards juste à côté, un geste déplacé et le mec se fait sortir. C’est très encadré et finalement, c’est nous qui avons le pouvoir sur le client. Le danger vient plus des patrons et des managers qui harcèlent et rackettent. Et puis, psychologiquement, c’est fatigant. On n’imagine pas à quel point les gens parlent pendant une danse privée. Le poids de leurs confidences, de leur solitude, de leur tristesse, je le ressentais. C’était souvent lourd à porter. Finalement, je passais plus de temps à écouter qu’à danser.

C’est pour cela que vous avez décidé de vous reconvertir en thérapeute ?

Oui, je me suis rendu compte que je pouvais aider les gens grâce à mes mots. Quand j’étais jeune, je n’avais pas une famille fortunée, capable de me soutenir pour continuer l’école. J’ai vite arrêté, car je n’avais pas de quoi payer mon loyer. Aujourd’hui, je suis à l’abri. J’ai bien gagné ma vie, et ça m’a permis de reprendre des études dans de bonnes conditions. Je me suis spécialisée dans la thérapie cognitivo-comportementale et l’analyse transactionnelle. Une séance est bien moins payée qu’une danse, mais ça me plaît énormément.

Mon mari est réalisateur dans le X

Laly Vallade

Vous présentez votre mari et votre vie de couple comme un ancrage profond qui vous permet de garder les pieds sur terre. Comment avez-vous rencontré votre époux ?

On a fait connaissance pendant un spectacle. J’étais sur scène, il était dans le public… On s’est marié trois mois avant que je n’entre dans Secret Story. Après cela, on ne s’est plus quittés. Mon époux, c’est mon confident, mon meilleur ami. Il est réalisateur dans le X, je n’ai tourné qu’avec lui. Il comprend mon métier, se montre toujours de bon conseil, sage et calme. C’est une force.

Vous êtes ensemble depuis très longtemps. Vous n’avez jamais eu envie de fonder une famille ?

Non, j’assume mes choix, ma liberté, mon parcours, mais je n’ai pas souhaité les imposer à un enfant qui n’a rien demandé. J’aurais trouvé ça égoïste. Je n’ai pas de regret.

Chronologie

  • 23 avril 1981 : Laly naît à Bordeaux. Après un bac L et des études de lettres, elle entre à l'école nationale de police et travaille en brigade de nuit pendant trois ans.
  • 2007 : La France la découvre dans Secret Story 1. Son secret, inventé par la production: "Je suis flic le jour et strip-teaseuse la nuit"
  • 2013 : Après avoir tourné des films X avec son mari, elle est élue Penthouse Pet et se lance dans le strip-tease.
  • 2025 : Devenue coach et thérapeute, elle publie Une Française à Vegas, aux éditions Michel Lafon.
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