Deux affaires, à plusieurs années d’intervalles, mais qui présentent de nombreuses similitudes. C’est en tout cas ce que constate Thibaut Solano, directeur adjoint de la rédaction de Marianne. Il s’agit de l’auteur du livre "La voix rauque" sur l’affaire Grégory. Celui-ci indique que la mort du petit Émile présente de nombreux points communs avec celle du petit Gregory.Pour rappel, le petit garçon, âgé de 4 ans avant son décès, était retrouvé mort le 16 octobre 1984, pieds et poings liés dans une rivière des Vosges. Le petit Émile, quant à lui, a vu ses ossements retrouvés par une randonneuse après avoir disparu quelques mois auparavant dans le Haut-Vernet, également dans un milieu rural.
Une disparition en milieu rural pour les deux garçons
Pour les deux petits garçons, l’affaire se déroule "en milieu rural, dans un cadre restreint, avec peu d’habitants. Ce sont des zones où il y a peu de passage, donc peu de témoins, ça rend l’identification de l’auteur plus complexe", indique Jacques Dallest, magistrat honoraire, auteur du livre "Sur les chemins du crime", comme le relaient nos confrères du Parisien.Celui-ci rappelle que, contrairement à la mort du petit Émile, celle de Gregory ne présente aucun doute quant à la piste criminelle. "Il n’y avait aucun doute sur l’aspect criminel, il a été ligoté et jeté à l’eau. Le corbeau, qui menaçait la famille depuis trois ans, a envoyé une lettre de revendication le jour du meurtre", précise de son côté Thibaut Solano.
La piste criminelle pour le petit Émile et Gregory
Concernant le petit garçon blond, même si l’enquête privilégie aujourd’hui la piste criminelle, il existe toujours un doute. Car il existe "la piste de l’accident ou d’une correction qui aurait mal tourné". Autre similitude entre la disparition des deux enfants ? Le cercle familial, supposé responsable de leur mort."On sait maintenant avec certitude que c’est quelqu’un du cercle familial", indique Thibaut Solano au sujet du meurtrier du petit Gregory qui avait un mobile clair selon lui : "C’est le résultat d’une vengeance dans un contexte de jalousie et de tensions familiales". "Ce n’est pas le schéma pour Émile, on ne connaît pas de haines, de jalousies ou des rivalités dans la famille", poursuit de son côté Jacques Dallest.Enfin, que ce soit pour Émile ou Gregory, l’opinion publique a très vite "accusé" une personne responsable. "Il y a toujours un moment où quelqu’un devient la figure du coupable. Bernard Laroche, Christine Villemin et maintenant le grand-père d’Émile", se souvient Jacques Dallest. Néanmoins, comme le rappelle Thibaut Solano, malgré sa récente garde à vue, "on ne sait pas si le grand-père se trouve impliqué".