Une chroniqueuse de "TPMP" mise en examen pour "escroquerie" dans une sordide affaire

il y a 4 jours 9

Elle est apparue autour de la table de Touche pas à mon poste pendant plusieurs saisons. Parfois en qualité de chroniqueuse, mais le plus souvent en qualité d'intervenante sur des sujets d'actualités. Mais depuis plusieurs mois, l'avocate Laure-Alice Bouvier n'apparait sur plus aucun plateau de télévision. Ex-chroniqueuse de Jean-Marc Morandini également sur NRJ12 dans Crimes et faits divers : La quotidienne, la jeune femme est en réalité mise en examen depuis plusieurs mois, et suspendue par le barreau de Paris.Le conseil de l'ordre a en effet suspendu Laure-Alice Bouvier le 1er octobre 2024, pour une durée de six mois. Cette durée a été confirmée en appel, puis renouvelée pour six mois durant encore, le 14 mars dernier. L'ex-chroniqueuse de Cyril Hanouna est mise en examen dans un dossier très lourd. Elle est suspectée d'escroquerie, complicité des délits d’extraction, reproduction et transmission frauduleuse de données contenues dans un système de traitement automatisé de données à caractère personnel mis en œuvre par l’État, recel habituel de ces documents, complicité et recel du délit de violation du secret professionnel et violation du secret de l’instruction.Le parquet de Nancy, instructeur du dossier, a refusé de répondre aux sollicitations du Parisien. L'avocate, représentée par Me Christian Charrière-Bournazel, a également refusé de réagir. Mais il faut dire que l'affaire est très lourde, et les responsabilités pénales et/ou déontologiques, retenues pour l'heure à l'égard de l'accusée, sont très graves.

Démarchage de plus de 450 victimes

L'affaire concerne le dossier dit du Carton Rouge, une spectaculaire affaire d'escroquerie aux diamants et aux cryptomonnaies qui ravage Nancy depuis plusieurs mois. Un homme, qui se faisait appeler Philippe H., a tenté de démarcher de nombreuses victimes en leur proposant de se porter partie civile dans ce dossier en étant représentées par Me Laure-Alice Bouvier. Il leur promettait des "honoraires avantageux". Le parquet de la juridiction inter-régionale a été alerté, et a constaté qu'aucune victime présumée de l'affaire n'existait sous le nom de Philippe H. Pire encore, Me Bouvier n'intervenait en rien et pour aucun client dans l'affaire du Carton Rouge.La suite de l'affaire va estomaquer les enquêtes. L'homme derrière la fausse identité est identifié et placé en garde à vue. Il a 51 ans, et est bénéficiaire du RSA. Il révèle aux enquêteurs être tombé amoureux de Laure-Alice Bouvier en 2017. Depuis, ces derniers se parleraient tous les jours par téléphone, et dormiraient même ensemble. Une relation amoureuse strictement platonique, et surtout unilatérale... "Elle savait que j’étais amoureux d’elle. Elle m’envoyait même des photos d’elle en sous-vêtements pour me demander par exemple si elle avait grossi" révèlera l'homme pendant son audition.

Laure-Alice Bouvier aurait usé de ses charmes

Fou amoureux, l'homme fera tout ce que sa chère et tendre lui demandera. Il enverra au total 350 courriels et 96 courriers postaux aux victimes de l'escroquerie du Carton Rouge. Près de 450 au total ont été approchées par Laure-Alice Bouvier pour les défendre... Mais comment a-t-elle pu obtenir leurs identités ? Là encore, c'est un secrétaire administratif du tribunal judiciaire de Nancy, qui, fou amoureux de l'avocate, se serait laissé charmer et piéger.L'homme, depuis mis en examen, reconnaîtra rapidement les faits qui lui seront reprochés lors de sa garde à vue. Il indiquera avoir remis à Laure-Alice Bouvier des documents couverts par le secret d'instruction. Ces derniers lui ont ensuite permis d'obtenir toutes les identités des victimes, ainsi que leurs coordonnées. Sur l'ordinateur portable de l'avocate est d'ailleurs retrouvé un fichier Excel, qui recense l'intégralité des victimes. Or, le démarchage est strictement interdit.

Les avocats médiatiques dans son viseur

Le fonctionnaire est allé plus loin et ne s'est pas arrêté à l'affaire du Carton Rouge. Depuis septembre 2022, le fonctionnaire fou amoureux communiquait à l'avocate de nombreuses données pourtant confidentielles. Il lui a notamment transmis des renseignements issus d'un logiciel recensant toutes les informations sur les affaires pénales instruites, des fiches pénales, des extraits de casiers judiciaires pouvant la servir sur des dossiers en cours, ou même sur des personnes en lien avec sa vie privée.Dans ses échanges avec le fonctionnaire, Me Bouvier ira encore plus loin en tentant d'obtenir des informations plus poussées. Selon Le Parisien, elle aurait obtenu des informations très personnelles sur des avocats médiatiques avec lesquels elle était en conflit sur des plateaux de télévision et sur des dossiers. Elle aurait également obtenu des données confidentielles sur ses ex...Les dernières investigations du parquet de Nancy ont établi un lien entre Me Bouvier et une directrice de greffe. Entre février 2020 et décembre 2021, celles-ci ont échangé et ont pu éventuellement commettre des fautes délictuelles et/ou déontologiques. Pour l'heure, le parquet continue d'instruire le dossier. Le conseil de l'ordre, de son côté, a fait savoir que Me Bouvier n'avait "pas conscience de ses obligations déontologiques et des limites imposées par la fonction d'avocat, nécessaires à la protection du public".

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